Le Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles a en effet voté hier soir les deux premiers livres du Code de l’enseignement. Le premier rappelle les missions de l’école, le deuxième instaure un véritable tronc commun pour tous les élèves. C’est à cette occasion que les écologistes ont fait ajouter aux missions de l’école le fait de former des citoyens solidaires, responsables et acteurs d’une société démocratique et respectueuse de l’environnement.
Cet ajout est loin d’être anodin. En effet, année après année, les rapports scientifiques sont sans appel : réchauffement climatique, érosion de la biodiversité, extrême pollution compteront parmi les lourdes conséquences que devront payer les générations futures – nos enfants – si nous continuons à vivre au même rythme que depuis la fin du 20ème siècle. Il est grand temps d’agir pour le climat. C’est ce que réclament ces jeunes qui se mobilisent depuis des mois. Cette importance de l’éducation et de l’information est en outre soulignée dans l’accord international pris à la COP21 à Paris en 2015.
« Si on veut atteindre des objectifs en termes d’énergies renouvelables ou de réduction des gaz à effet de serre, c’est aussi nos mentalités qu’il faudra changer. La lutte contre le réchauffement climatique est aussi un combat culturel. Ce combat passera donc nécessairement aussi par l’école », commente Barbara Trachte, cheffe de groupe Ecolo au Parlement de la Fédération Wallonie-Bruxelles. « De nombreuses écoles développent déjà depuis des années des cours et autres projets d’éducation à l’environnement et au développement durable. Les jeunes qui manifestent depuis des semaines réclament des actes. Et si au lieu d’essayer de canaliser cet élan d’urgence, nous lui faisions confiance, nous l’accompagnions, et l’outillions pour le décupler ? Ce 21ème siècle leur appartient plus qu’à nous », poursuit Barbara Trachte.
Pour Ecolo, éducation citoyenne et éducation environnementale sont étroitement liées. Inscrire le défi climatique dans les missions que doit remplir l’école est donner un signal clair en ce sens. « Si nous voulons relever le défi climatique, l’école doit aussi cesser de reproduire le modèle individualiste et compétitif qui caractérise nos sociétés occidentales. Les élèves doivent au contraire devenir acteurs et non plus de simples récepteurs de leurs apprentissages. L’école doit devenir le lieu où l’on apprend la collaboration et le faire-ensemble, plutôt que la compétition. L’école que nous appelons de nos vœux, c’est une école de l’autonomie et pas de la restitution. Une école qui incarne la démocratie et la met en pratique, plutôt que de se contenter de l’enseigner en théorie, et qui montre l’exemple en impliquant les élèves dans la réduction de son empreinte écologique, dans l’évolution des repas scolaires vers des cantines plus durables, dans la réduction des déchets, dans les plans de mobilité… L’école appartient à ses élèves, et c’est ça qu’ils sont de plus en plus nombreux à réclamer », conclut Barbara Trachte.