On approche des élections, et comme vous le savez, l’information et la désinformation se côtoient. Ça part dans tous les sens, et c’est difficile de s’y retrouver. J’ai donc décidé d’assembler ce petit article afin de répondre aux questions fréquentes au sujet d’Ecolo, et aussi avertir sur les infos faussées.

Le congé de paternité

On retrouve parfois des questions concernant la politique sur le congé de paternité, point important de la volonté d’égalité au travail. Selon Ecolo, « Il faut augmenter progressivement le congé de paternité à 8 semaines de façon à favoriser le rôle du père/co-parent auprès de l’enfant et l’égalité hommes-femmes sur le marché du travail et dans la sphère familiale ». Il s’agit en réalité de viser les 15 semaines lors des négociations à ce sujet, 8 semaines étant le minimum incompressible sur lequel on ne transigera pas.

Taxe sur l’électricité

On parle souvent des problèmes de la taxe sur l’électricité. A 21%, les plus petits revenus sont lésés, et à 6%, ce sont surtout les grands consommateurs qui profitent le plus de la baisse. Par exemple, cette réduction permettrait de faire économiser 1,1 milliards aux 20% les plus précaires, mais dans le même temps ferait économiser 2,1 milliards aux 20% les plus riches. L’idée est donc plutôt de cibler les aides sur ceux qui souffrent le plus de la crise. Ecolo propose donc une taxation à 21%, mais avec redistribution aux personnes qui en ont le plus besoin. Le mécanisme exact n’est pas encore établi, une simple ristourne ou une cotisation fédérale sont évoquées.

Il ne faut en effet pas oublier que le prix de l’électricité est un facteur important pour en modérer la consommation, ce qui est essentiel pour lutter contre le changement climatique. Les plus gros consommateurs doivent donc toujours percevoir la nécessité de faire des économies à ce niveau, sans pour autant priver d’électricité ceux qui en ont le plus besoin.

Droit d’auteur

Lors du vote européen sur la réforme des droits d’auteur, Ecolo a voté contre cette réforme, et ça a soulevé pas mal de réactions et de théories diverses et variées.

Je dois avouer que je ne saurais l’exprimer plus complètement que ce que le fait cet article, alors autant vous y rediriger directement ;

Mon vote sur la réforme du droit d’auteur

En résumé, on pourrait dire que si sur le fond, la protection des droits d’auteur est importante pour Ecolo, les moyens impliqués dans la mise en place de la réforme ne sont pas optimums, ce qui a motivé le refus.

Taxe carbone

Une taxe carbone revient à taxer les personnes en fonction de leur empreinte carbone, leur impact individuel sur l’effet de serre. « Ceux et celles qui n’ont pas d’autre choix – notamment par manque de transports publics – que de se rendre en voiture sur leur lieu de travail seraient donc sanctionnés. C’est précisément le genre de taxes qui ont été dénoncées par les gilets jaunes en France. Pourquoi soutenir ce genre de taxes ? »

La tarification du carbone est une mesure considérée par la plupart des experts du monde académique et des experts en politiques publiques comme un instrument capital pour amener progressivement notre économie sur la voie d’alternatives pauvres en carbone, qui se trouve au cœur de tout arsenal efficace de politiques de lutte contre les changements climatiques. La réduction des émissions de gaz à effet de serre serait bien plus coûteuse en ayant recours à d’autres mécanismes que la taxe carbone.
En France, moins d’un quart des recettes de la taxe carbone a été consacré au financement de la transition et/ou à la compensation pour les ménages (d’où les gilets jaunes). 45 pays dans le monde pratiquent déjà la tarification carbone sans rencontrer ce type de problème. Il est tout à fait possible de mettre en place une taxe carbone en limitant l’impact négatif sur les ménages précaires en privilégiant à court terme, le renforcement des dispositifs de redistribution directe ayant un impact immédiat sur le pouvoir d’achat des ménages modestes.

Voyez plutôt cet article pour plus d’informations.

Compteurs intelligents
La question des compteurs intelligent n’est pas encore tranchée, et les avantages et les inconvénients vont être exposées ici. Ecolo n’a pas encore de politique bien déterminée sur le sujet.
Les compteurs communicants ont un intérêt certain et peuvent permettre une meilleure gestion du réseau électrique. En ce sens, leur déploiement par niche paraît justifié au regard des bénéfices qu’ils pourraient apportés. Ces niches sont :
– Les prosumers (consommateurs-producteurs, par exemple les personnes habitant une maison équipée de panneaux photovoltaiques)
– Les entreprises
– Les gros consommateurs
– Les propriétaires de voitures électriques
Chaque client final doit également disposer de la possibilité de demander le placement d’un tel dispositif.
Il s’agit avant tout d’un outil d’adaptation et de modernisation du réseau électrique. Dans le cas des niches nommés ci-dessus, les compteurs communicants sont un instrument complémentaire à la transition.
Écolo tient à rappeler que les compteurs communicants ne sont pas en l’état non plus un outil de maîtrise de la consommation énergétique. Les politiques d’accompagnement de proximité restent, à cet égard, un élément essentiel pour diminuer la consommation énergétique des ménages. Une politique massive de rénovation énergétique des bâtiments (du parc privé comme public) obtiendrait des résultats beaucoup plus importants en termes de maîtrise et de diminution de la consommation énergétique avec des bénéfices attendus pour tous.
Par ailleurs, Ecolo demande plus de transparence sur les choix posés par les Gouvernements régionaux et sur les conventions signées avec les gestionnaires de réseaux. Nous demandons de pouvoir avoir accès aux différents plans d’investissement et aux études relatives aux coûts-bénéfices d’un déploiement généralisé et cela pour :
– Le gestionnaire.
– Les fournisseurs.
– Le client final.
Enfin, le manque de recul quant aux expériences actuellement en cours au sein de l’Union européenne ne permet pas de répondre clairement à une série de craintes :
– Les impacts sur la facture d’énergie des consommateurs
– Les impacts sur les publics précarisés
– Les impacts sur la vie privée
– Les impacts sur la santé et l’environnement – En raison notamment des risques existants en lien avec la transmission d’un nombre importants de données relatives à la vie privée et des problèmes de santé survenant pour les personnes sujettes à l’électrohypersensibilité, il doit être possible pour un ménage de refuser l’installation d’un tel compteur dans son habitation, sans être sanctionné par l’application d’un tarif d’énergie qui serait prohibitif.
Référendum d’Initiative Citoyenne (RIC)
Sur le fond, Ecolo est favorable au RIC. Dans le programme, Ecolo se base sur l’expérience de l’initiative populaire suisse : si le nombre de signataires requis est atteint, alors le texte passe par le Parlement. Soit il l’approuve, soit il demande l’avis des citoyens via un référendum.
Cette étape du parlement est ajoutée afin de simplifier la procédure dans le cas où une majorité se dégage au Parlement pour voter le texte en l’état. Par contre, si le texte n’est pas voté, le texte est soumis aux citoyens sous forme de référendum décisionnel, sans aucune modification de la demande par le législateur.
Par ailleurs, il y a la possibilité pour tous les partis (et d’autres) d’écrire leurs avis dans une brochure envoyée à tous par la poste. Le gouvernement donne également son avis. Cette étape d’information et de discussion est primordiale afin d’éviter les campagnes de désinformation.
Zone de basse émission

À Bruxelles, la Zone de Basses Emissions (LEZ en anglais) est en application depuis 2018. Après le 1er janvier 2025, des véhicules thermiques restent autorisés : Diesel Euro 6 et essence ou gaz Euro 3 et mieux.

En Wallonie, le décret wallon pour lutter contre la pollution atmosphérique prévoit d’interdire progressivement la circulation des véhicules les plus polluants sur le territoire wallon dès 2023, et de permettre aux communes d’installer des ZBE (zones de basses émissions). Cependant, après le 1er janvier 2025, des véhicules thermiques restent autorisés : Diesel Euro 6 et essence ou gaz Euro 4 et mieux.
Ces décrets ont été pris par des majorités sans Ecolo. En effet, nous estimons qu’ils favorisent les véhicules récents – peut-être moins polluants mais ils font surtout peu de cas des difficultés sociales des usagers. Nous n’avons hélas pas été entendus.
Notre pays n’a pas vraiment bonne réputation pour ce qui est de la qualité de son air. Nos enfants en sont les premières victimes car ils sont particulièrement vulnérables à l’impact de la qualité de l’air sur leur santé. Des études montrent un risque accru de cancers, de maladies cardiaques et vasculaires, d’asthme et de problèmes de concentration du fait qu’ils respirent un air pollué. En Belgique, chaque année, plus de 12 000 personnes perdent la vie prématurément suite à la pollution de l’air. Si certains polluants comme les substances acidifiantes – et surtout le soufre – sont en diminution, les pollutions de fond par les particules fines ou l’ozone ne diminuent pas. Les gaz d’échappement du trafic, et en particulier des voitures diesel qui sillonnent nos routes, sont l’une des principales causes de la mauvaise qualité de l’air.
Les experts confirment que le dioxyde d’azote (NO2) est aujourd’hui le problème le plus aigu pour ce qui est de la qualité de l’air. Le NO2 est un indicateur important de la pollution de l’air causée par le trafic et par les émissions de diesel en particulier. C’est un indicateur facilement mesurable pour la pollution de l’air liée au trafic. Bien sûr, il y a aussi d’autres substances nocives liées au trafic, comme les particules fines et la suie.
Les émissions de NO2 dépendent dans une très large mesure de la proximité et de l’intensité du trafic motorisé (voitures, camions, bus,…). A proximité d’une école par exemple, la plupart du dioxyde d’azote est pompée dans l’atmosphère aux heures de pointe du matin et du soir, surtout lorsque de nombreux enfants sont emmenés à l’école en voiture.
Pour améliorer la situation, Ecolo propose de réduire les émissions de polluants atmosphériques tout au long de l’année. Un plan transversal de la qualité de l’air devra s’appliquer au champ complet des compétences régionales, avec des objectifs précis et chiffrés visant à réduire structurellement les émissions polluantes en ce compris une politique permanente d’éducation et de sensibilisation, avec une attention particulière dans les zones urbaines. Il s’agit non pas de taxer l’automobiliste pour le plaisir de lui « nuire ». Bien au contraire, c’est l’amélioration de la santé de toutes et de tous que nous poursuivons. Et nous engageons dès lors les autorités publiques, au-delà de cette indispensable mesure fiscale, à développer un autre modèle de mobilité misant résolument sur les modes « doux » ou « actifs » (marche et vélo), les transports en commun, l’usage raisonné de l’automobile (dont le covoiturage) et la promotion des motorisations et carburants les moins polluants. Des citoyens en meilleure santé dans un environnement plus sain : n’est-ce pas là un projet de société enthousiasmant ?
La solution des zones de basses émissions est intéressante pour préserver la santé. Hélas, elle est construite sur la solution la plus simple (des catégories de véhicules) alors que l’idéal serait une taxation au kilomètre parcouru. Les usagers occasionnels ne seraient alors presque pas – voire pas du tout – pénalisés.
Âge de l’instruction obligatoire

L’école est désormais obligatoire à partir de 5 ans. Ecolo s’en réjouit, car les enfants qui ont fréquenté l’école maternelle ont plus de chances de réussir la suite de leur scolarité. Mais attention, abaisser l’âge de l’obligation scolaire ne veut pour Ecolo en aucun cas dire que la 3ème maternelle devient la première primaire. La priorité concernant les maternelles est la qualité de l’accueil : il faut limiter le nombre d’élèves par classe (et surtout en classe d’accueil). Ecolo est en faveur d’une obligation d’inscription : le fait de créer une relation entre tous les enfants/les familles et une école afin d’inciter à la fréquentation.

Diminuer la pollution atmosphérique
Pour assurer le renouvellement propre du parc de véhicules belges à l’horizon 2050, il s’agira de définir à l’horizon 2020 de nouveaux taux maximaux d’émission contraignants pour le NO2, le CO et les particules fines par les véhicules afin de forcer la transition et le développement de nouvelles capacités chez les constructeurs. On parle aussi d’adapter les taxes de mises en circulation et de circulation annuelle à ces nouveaux taux (avec un retrait progressif des véhicules dépassant les taux maximaux). L’objectif est que les constructeurs perçoivent clairement un intérêt à construire d’autres modèles de moins en moins polluants.
Pour éviter les dérives, il faut également contrôler de façon indépendante les performances des moteurs lors de la mise en circulation et lors des contrôles périodiques via une agence publique de contrôle. Ce qui est concrètement et directement applicable en Belgique, c’est d’exiger le passage au contrôle technique de toute nouvelle voiture, avant sa mise en circulation.
Pour réduire drastiquement la pression automobile (fossile) en particulier dans les centres urbains, via la mise en place d’une tarification à l’usage et de tarifications zonales.
Mais la pollution atmosphérique n’est pas associée qu’aux transport. Pour agir plus globalement, nous proposons de booster l’isolation des habitations et les technologies de chauffage et d’éclairage propres. Nous parlons dans notre programme de l’Alliance Emploi- Environnement- Finances pour la rénovation énergétique des logements. L’étude de Solidaris (2017) montre que la rénovation énergétique des 10 % de logements les moins performants en Wallonie s’amortit en trois ans par l’abaissement des coûts en soins de santé.
Comme mesure d’urgence, on propose d’abaisser les seuils d’activation des mesures d’urgences en cas de pics de pollution, à hauteur des taux des lignes directrices de l’OMS. En complément de cette mesure, il s’agira de : compléter les mesures de détections publiques de la pollution existantes avec des points fixes plus nombreux et disposés moins hauts mais aussi des détecteurs mobiles (taxis, bus) permettant de détecter à la fois des pics anormaux et des moyennes trop élevées mais aussi des problématiques localisées, en portant une attention particulière aux milieux d’accueil de l’enfance.
Nous voulons apporter une dimension citoyenne à la mesure des taux de pollution par la création d’un réseau de mesures privé (notamment via des outils numériques) avec un triple objectif :
– compléter l’information vers les structures publiques chargées de l’observation ;
– informer et sensibiliser le public vis-à-vis des seuils de pollution auxquels il est confronté ;
– exercer un pouvoir de vérification sur l’action des pouvoirs publics.
Nous voulons charger une agence publique agréée telle que CELINE d’établir des rapports annuels qui croisent les informations relatives aux mesures de pics de pollution (particules fines, NO2, etc…) avec les données relatives aux taux de maladies chroniques, respiratoires, cancers, etc.
Voiture de société
Depuis 10 ans, le nombre de voitures salaire a quasiment doublé. En 10 ans on estime que les voitures salaires ont coûté à l’Etat au minimum 20 milliards d’euros. Et l’on parle de l’estimation la plus raisonnable. Personne en effet ne connaît le nombre exact de voitures salaires en Belgique. Le coût actuel pour l’Etat se situe aux alentours de 3,8 milliards. En parallèle, le coût économique des embouteillages créés par trop de voitures sur les routes est évalué entre 4 et 8 milliards par an pour notre société dans son ensemble, sans parler des problèmes liés à la pollution de l’air et à leur impact sur notre santé. Pour avoir un point de comparaison, la dotation au groupe SNCB est de 2,6 milliards d’euros par an
Du point de vue de la collectivité, peu d’éléments plaident pour le système des voitures salaires. Tous les chercheurs qui ont travaillé le sujet, l’OCDE, la Commission européenne sont plus ou moins arrivés à la même conclusion : c’est un moyen cher, injuste et inefficace de mener une politique de réduction des coûts salariaux et encore moins une politique de mobilité.
Le conseil supérieur des finances en 2009 le disait déjà : « Il faut aller progressivement vers la suppression du régime fiscal particulier des voitures de société et aligner la taxation de l’avantage de toute nature sur celle des salaires, tant dans le chef de l’employeur que dans le chef du salarié. »
Comment et par quoi remplacer la voiture-salaire ?
Ecolo distingue les voitures à usage professionnel, pour des métiers qui sont en constants déplacements (aide-soignants à domicile, représentants commerciaux, indépendants…) et auxquelles il ne faut pas toucher et les ‘voitures-salaires’.
A la place de ces voitures-salaires, Ecolo propose un ‘budget mobilité’, à l’avantage des travailleurs, qui prend la forme d’un crédit d’impôt. Concrètement, le travailleur reçoit une somme qu’il utilise à sa meilleure convenance. On parle d’un montant allant de 700€ à 2780€. Il remplace intégralement tous les autres avantages fiscaux et parafiscaux en faveur des déplacements domicile-travail.
Par ailleurs, Ecolo souhaite soutenir et encourager une mobilité plus flexible, qui combine plusieurs moyens de transport selon le besoin réel. A cet égard, les écologistes proposent un ‘pass multi-mobil’, c’est-à-dire une allocation mobilité, composée d’une quantité de déplacements (transports en commun, véhicules et vélos partagés, covoiturage, entretien, etc), intégrée et financée au sein du budget mobilité tel que prévu par Ecolo pour les déplacements domicile-travail.
Parallèlement, Ecolo veut investir 7 milliards supplémentaires sur 5 ans dans tous les transports en commun.
Enfin, nous proposons également de revoir la fiscalité sur le travail qui est trop élevée en Belgique, ce qui serait favorable à tous les travailleurs.
Taxe prosumer
Une transition énergétique intelligente, c’est une transition énergétique qui incite, qui pousse à des choix qui sont collectivement les moins coûteux. Nous demandons d’opter pour un tarif suffisamment intelligent pour englober toutes les situations. Un tarif pas simplement proportionnel ou capacitaire mais bien global qui viserait toutes les situations : la situation du client normal, qui prélève ; la situation du client qui investit, l’un dans des panneaux l’autre dans des batteries de stockage, l’autre dans les deux ; la situation de ces entreprises qui ont envie de se regrouper pour investir dans l’énergie renouvelable et de se la partager, celles des citoyens qui mettent à disposition leur toit, celles des citoyens qui pourraient revendre localement à bas prix sans devenir automatiquement fournisseur, etc. Ecolo propose donc de réfléchir au développement d’une tarification intelligente, qui favorise l’ensemble des comportements et investissements vertueux pour la transition énergétique. Nous proposons la création d’un tarif ‘vert’, soit un tarif peu cher, en vigueur lorsque le photovoltaïque et/ou l’éolien produit le plus. Il faut en effet déplacer nos consommations vers ces moments là. Ce tarif vert/normal remplacerait le bi-horaire classique, basé sur le nucléaire. Seule une modification des habitudes est attendue car le bihoraire peut être facilement réglé à distance. L’information serait disponible via l’ensemble des médias (Tv, radio, sites webs, via l’actuelle météo des énergies renouvelables). Pas besoin de compteurs communicants ou de domotique, il suffit de programmer certains appareils aux heures prévues. Cela permettra de faire profiter le voisin d’un prosumer de son installation photovoltaïque. Dans un tel modèle, on réduit alors les frais de réseau de tous et on peut donc envisager des tarifs prosumers beaucoup plus légers. Les tarifs jour et nuit/week-end actuels deviendront les tarifs ‘normal’ et ‘vert’.
Abattage rituel
Pour Ecolo, une mesure se limitant à l’interdiction pure et simple de l’abattage sans étourdissement est symbolique, insuffisante et contre-productive par rapport à notre volonté de réduire de manière concrète et structurelle les souffrances infligées aux animaux.
Le bien-être animal nécessite une réforme radicale de l’ensemble du processus de mise à mort, du transport aux modalités d’abattage. La révision des méthodes d’abattage rituel doit être intégrée dans un dispositif qui revoit de fond en comble les modalités d’abattage en général et s’accompagne de mesures d’encouragement des abattages sur les lieux d’élevage. Pour rappel, en Belgique, environ 26 millions d’animaux sont abattus chaque mois : 25 millions poulets, 930.000 porcs, 911.000 bovins, et loin derrière, 12 000 moutons.
L’enjeu est considérable: il dépasse ainsi très largement les seules méthodes de l’abattage rituel. C’est donc l’ensemble de notre système alimentaire qu’il faut transformer pour réduire les souffrances infligées aux animaux : depuis les conditions d’élevage, de transport et d’abattage des animaux jusqu’à l’assiette des consommateurs. À ce sujet, par exemple, Ecolo veut imposer l’offre d’une alternative végétarienne dans les écoles et tous les lieux de restauration collective dépendant d’une autorité publique. La diminution de la consommation de viande est évidemment une voie plus efficace pour épargner des vies animales qu’une focalisation sur les méthodes d’abattage rituel. 
Se limiter à l’interdiction pure et simple de l’abattage sans étourdissement, en plus d’être insuffisante, aura des effets contradictoires immédiats par rapport à l’objectif poursuivi :
– un accroissement du transport des animaux élevés en Belgique vers des pays voisins qui autorisent l’abattage sans étourdissement, rendant plus pénibles encore les conditions de vie de ces animaux sans leur épargner un abattage sans étourdissement
– une augmentation de l’importation de viande en provenance de pays moins-disant en matière de bien-être animal
En définitive, cette mesure, isolée, largement symbolique, porte des effets concrets qui dégraderont encore plus les conditions d’abattage des animaux concernés, soit que de nombreuses heures de transport vers la France ou l’Allemagne leur seront imposées, soit qu’ils seront élevés et abattus dans des pays plus laxistes en matière de bien-être animal.
Nous vivons dans un État de droit. Il est essentiel de garantir la conformité des révisions des méthodes d’abattage avec le principe de la liberté religieuse consacrée dans notre Constitution et dans la Convention européenne des droits de l’homme. Pour Ecolo, la responsabilité du Gouvernement bruxellois est d’abord de mettre l’ensemble des protagonistes autour de la table pour trouver une solution équilibrée. Il s’agit par exemple d’encourager le développement de techniques – aujourd’hui insuffisantes – permettant de réaliser un étourdissement non mortel et réversible.

Le bien-être animal ne gagnera pas à devenir une question symbolique et identitaire car cela dissimulerait l’importance des mesures concrètes et structurelles qu’il faut imposer à notre système alimentaire pour réduire la souffrance animale. Des approches simplistes et binaires ne servent finalement que la cause des factions politiques qui ne soucient du bien-être animal que lorsque cela leur permet de monter les communautés les unes contre les autres. Ainsi, nous ne pouvons que nous insurger contre un appel à voter pour des partis d’extrême-droite au nom de la protection des animaux.

Taxes diverses

Il y a eu beaucoup d’associations « Ecolo = taxes dans tous les sens ». C’est bien entendu une fausse association.

L’enveloppe de taxation globale n’augmente pas, l’idée est de réorienter la charge qui pèse sur les bas et moyens salaires vers le capital et la pollution. Par exemple, prenons la taxation progressive de l’eau présentée ici.
Il n’est pas non plus question de créer une taxation de la viande. Il n’existe aucune proposition de taxer la viande dans le programme Ecolo (ni dans celui de Groen, d’ailleurs).
Droit de grève dans les prisons
Si les conditions de détention sont totalement catastrophiques dans la plupart des établissements surpeuplés et vétustes, force est de constater que la situation s’aggrave encore très nettement en période de grève : visites et transferts supprimés, 24h sur 24 en cellule, sans douche, distribution des repas sporadique, peu de surveillance au mépris des règles minimales de sécurité, …
Les policiers qui doivent prendre le relais dans ce cas, demandent à être déchargés de missions qui ne sont pas les leurs et pour lesquelles ils ne sont pas formés. On a de plus pu constater à de nombreuses reprises que des dérapages graves avaient lieu lorsque la police remplace les agents.
Malgré cet état de fait, la Belgique restait, aux côtés de l’Albanie, l’un des deux seuls pays du Conseil de l’Europe ne disposant pas d’un service garanti en période de grève dans ses établissements pénitentiaires.
Or, le Comité de prévention contre la torture et les traitements inhumains et dégradants du conseil de l’Europe (CPT) a à plusieurs reprise, depuis 2005 exhorté la Belgique à mettre en place un service garanti dans le secteur pénitentiaire. En 2017, la Belgique a en outre fait l’objet d’une « Déclaration publique » constatant qu’« Au cours de ses multiples visites dans les établissements pénitentiaires des 47 Etats membres du Conseil de l’Europe ces 27 dernières années, le Comité n’a jamais observé de phénomène analogue, tant au niveau de la portée du phénomène que des risques encourus».
Le droit de grève est sans conteste un droit fondamental, reconnu par une multitude de textes internationaux. Cependant, il n’est pas un droit absolu, et des limitations à ce droit peuvent être organisées pour autant qu’elles soient expressément prévue par la loi et nécessaire, dans une société démocratique, pour garantir le respect des droits et des libertés d’autrui ou pour protéger l’ordre public, la sécurité nationale, la santé publique ou encore les bonnes mœurs,…
En matière de prisons, comme en matière de soins de santé, le droit de grève dont doivent bénéficier les travailleurs doit s’équilibrer avec le fait qu’en cas de discontinuité des services, on parle de besoins vitaux de la population carcérale qui sont mis à mal, et de violations inadmissibles des droits fondamentaux des détenus.
De même que la grève n’est pas permise pour l’ensemble des médecins d’un pays, il y a lieu de considérer la nécessité d’un service garanti dans nos prisons comme indispensable de part la particularité de cette exception. C’est pourquoi nous avons soutenu le projet de loi du gouvernement.
Gratuité des transports en commun
Notre objectif, c’est améliorer notre mobilité. C’est un projet global qui passe par plusieurs mesures qui encouragent et facilitent l’usage des transports en commun, entre autres.
Comme vous le savez, un résumé et un titre d’article ne mettent parfois en avant qu’un seul élément d’une proposition plus large. C’est le cas ici. Il est faux de dire qu’Ecolo laisse celles et ceux qui travaillent de côté. Une meilleure mobilité, des transports en commun plus efficaces, c’est au bénéfice de tout le monde. C’est pourquoi nous voulons refinancer les transports en commun à hauteur de 7 milliards d’euros pour Bruxelles et la Wallonie. Le rééquilibrage des budgets alloués à la mobilité doit aussi pouvoir encourager et ancrer le réflexe « transports en commun » pour les moins de 25 ans en leur permettant de les emprunter gratuitement.
Enfin, nous sommes tous d’accord pour dire qu’il faut résorber le chômage. Permettre aux personnes qui cherchent un emploi de se déplacer pour le faire, nous semble utile et nécessaire, et surtout, efficace. Ecolo a toujours été à la base de beaucoup d’avancées sur la gratuité des transports en commun. Nous le faisons de façon progressive et construite.