Nous sommes à un moment charnière de notre avenir (énergétique). Notre parc de production électrique est vétuste et arrive en fin de vie économique. Des investissements sont donc incontournables.

Les écologistes ont analysé, évalué et chiffré tous les scénarios « sans nucléaire » envisageables. Ils affirment sans détour qu’une sortie du nucléaire est non seulement nécessaire pour des raisons de sécurité et de société, mais aussi qu’elle est possible en 2025, sans impact majeur sur nos émissions de gaz à effet de serre ni sur la facture. Et ils vont plus loin : en 2050, nous sommes en mesure d’abandonner tout recours aux énergies fossiles pour la production d’électricité !

Pour ce faire, les écologistes ont travaillé sur 3 scénarios (Terre, Mer, soleil) qui sont largement expliqués dans l’étude que vous pouvez librement consulter ici.

Pourtant, parler de la sortie du nucléaire, c’est s’exposer à une série de préjugés et de craintes, alimentés par le lobby du nucléaire lui-même. Cinq mythes reviennent régulièrement lorsqu’on évoque ce scénario. Cinq fake news qui se déconstruisent aisément :

1. Sortir du nucléaire = faire exploser la facture énergétique – FAUX !

En prenant en compte le coût vérité des différentes filières, on constate que l’option ‘prolongation du nucléaire’ est désavantageuse dès 2030.

Cette tendance se renforce inéluctablement après 2030. Dès 2035, dans toutes les hypothèses de toutes les études, la prolongation du nucléaire actuel (et a fortiori la construction de nouveaux réacteurs) a un coût plus important que tout scénario de fermeture dès 2025 de l’ensemble des réacteurs nucléaires.

Par ailleurs, la prolongation des réacteurs vieillissants entraîne des coûts supplémentaires de ‘réparation’ et toute forme de prolongation fait augmenter le coût de la gestion des déchets et réduit la rentabilité des investissements. Plus on attend, plus lourde sera la facture pour les consommateurs.

Il n’y a donc plus d’hésitation à avoir : l’option la moins chère est celle de l’abandon complet du nucléaire dès 2025.

Pas tout à fait convaincu(e) ? C’est pourtant très clair lorsqu’on compare les prix au mégawattheure.

→ Pour plus de détails, consultez l’analyse complète d’Ecolo.

2. Sortir du nucléaire = mettre notre approvisionnement en danger – FAUX !

Risques de black-out, dépendance énergétique, imprévisibilité du renouvelable… sont les arguments régulièrement avancés par les défenseurs du nucléaire.

Or, parler d’indépendance de la Belgique quand on évoque le nucléaire comme solution est une imposture flagrante : nulle trace en effet d’uranium, ou de pétrole, dans nos sous-sols. Notre production énergétique est aujourd’hui pour plus de 85% dépendante d’une forme ou l’autre d’importation (uranium, pétrole, gaz).

Les énergies renouvelables sont, quant à elles, variables mais de mieux en mieux prévisibles, notamment par le biais de la météo des énergies renouvelables1. À l’inverse, sur l’année 2015, le nucléaire n’a fonctionné en moyenne qu’un jour sur deux2 et les centrales nucléaires s’arrêtent sans prévenir. Et quand elles s’arrêtent, c’est immédiatement 1.000MW par réacteur qui disparaissent subitement du réseau.

Contrairement à un réseau modernisé et flexible par rapport à la demande, le nucléaire est incapable de s’adapter aux pics de consommation et de suivre les courbes d’évolution des productions issues des sources d’énergies renouvelables

→ Pour plus de détails, consultez l’analyse complète d’Ecolo.

3. Sortir du nucléaire = détruire des emplois – FAUX !

Les chiffres parlent d’eux-mêmes : par unité produite, les énergies renouvelables offrent quatre fois plus d’emplois que l’énergie nucléaire.

→ Pour plus de détails, consultez l’analyse complète d’Ecolo..

4. Sortir du nucléaire = faire exploser les émissions de CO2 – FAUX !

Une étude réalisée par Energyville portant sur différents scénarios de transition pointe le fait que le scénario nucléaire est le plus émetteur de CO2 (+3,1MT). En effet, les prévisions d’émission de CO2 pour la production d’électricité du scénario ‘renouvelables’ est de 11,6 MT en 2030, contre 14,7 MT en 2030 pour le scénario ‘prolongation du nucléaire’.

Par ailleurs, s’il est vrai que les réacteurs nucléaires produisent peu d’émissions de CO2, les émissions de l’ensemble de la filière – en amont et en aval de la centrale (production du combustible, démantèlement et stockage des déchets pendant des millénaires) – sont loin d’être négligeables.

Enfin, les émissions de CO2 peuvent également être réduites en favorisant la transition et en investissant dans les économies d’énergie : chaque unité d’énergie non consommée représente en effet une dépense évitée et réduit les polluantes émissions de CO2.

→ Pour plus de détails, consultez l’analyse complète d’Ecolo.

5. Sortir du nucléaire = revenir au charbon comme en Allemagne – FAUX !

Certains défenseurs du nucléaire prétendent que l’Allemagne remplace le nucléaire par du charbon, ce qui est totalement faux. D’autres affirment que les émissions CO2 des industries énergétiques allemandes ont explosé ces dernières années, ce qui est tout aussi faux.

En effet, comme en témoigne ce tableau des sources de production électrique en Allemagne, les énergies renouvelables ont fait plus que compenser le recul du nucléaire, permettant de baisser dans le même temps la production d’électricité d’origine fossile3, même de façon encore insuffisante. En 2016, les énergies renouvelables ont ainsi permis d’éviter l’émission de près de 160 millions de tonnes de CO24

La croissance constatée des renouvelables depuis le début de la sortie du nucléaire est supérieure aux décroissances cumulées du nucléaire et du charbon. Personne ne peut donc légitimement prétendre qu’en Allemagne le nucléaire a été remplacé par du charbon

Une seule conclusion s’impose : il est tout à fait possible de sortir du nucléaire !

La sortie du nucléaire et la transition énergétique restent à portée de main : les études existent ; une dizaine de scénarios sans nucléaire sont sur la table5 ; les acteurs sont prêts et les premiers projets ne demandent qu’à se concrétiser. Ce qui manque, c’est un signal clair et sans aucune ambiguïté sur la volonté de quitter définitivement le nucléaire en 2025.

→ Pour plus de détails, consultez l’analyse complète d’Ecolo.

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1 http://www.meteo-renouvelable.be/node/93

2 https://www.iaea.org/PRIS/WorldStatistics/ThreeYrsEnergyAvailabilityFactor.aspx

3 AGEB https://t.co/g886QfRvv1 https://www.ag-energiebilanzen.de/

4 Agence Allemande pour l’environnement https://twitter.com/PaulNeau/status/952128789831708672/photo/1

5 2 scénarios Elia, 3 scénarios dans le livre de J. Albrecht, 4 scénarios Energyville, le scénario des associations environnementales, celui retenu par les ministres de l’environnement dans leur projet de Pacte énergétique et bien entendu la feuille de route Ecolo qui en présente 3