Alors que la sortie du nucléaire reste à l’avant plan du débat politique en Belgique, cette étude, écrite par Jean-Marc Nollet, Julien Vandeburie avec la collaboration de Jean-Luc Bastin, réalise un double exercice pédagogique autant que politique : (cliquez pour la source de cet article, avec les références)

Déconstruire les dix plus gros mensonges des opposants à la sortie du nucléaire

Et alimenter ainsi l’ensemble des citoyens belges désireux de ne pas laisser notre avenir énergétique dans les mains des défenseurs de l’atome et du statu quo.

1) La facture énergétique va inévitablement exploser : FAUX

Rappelons d’abord qu’une modernisation de notre système énergétique est de toute façon nécessaire et que, quel que soit le scénario, cette modernisation nécessitera des investissements. Mais rappelons aussi que l’inaction coûterait encore (beaucoup) plus cher. Les investissements dans la transition énergétique représentent un coût à court terme mais de nombreux bénéfices à moyen et long terme: sur la facture énergétique (grâce à la baisse continue du coût des énergies renouvelables et aux économies d’énergie), mais aussi sur la facture des soins de santé: nombre de maladies respiratoires chroniques (asthme et autres) et nombre de cancers sont directement ou indirectement liés au système énergétique très polluant qui est le nôtre actuellement. Une étude du Bureau européen de l’Environnement estime que des mesures ambitieuses permettraient à la Belgique d’économiser en dépenses de soins de santé plus de 4,2 milliards en 2030, soit près de 10% des dépenses de santé. Qui plus est, si les coûts vérités sont appliqués, la facture électrique augmentera moins dans un scénario 100% renouvelables en 2050 que dans un scénario prolongation / relance du nucléaire.

La transition énergétique c’est d’abord (aider les citoyens à) consommer moins. La transition énergétique ne se réalisera pas sans un saut quantitatif important en efficacité énergétique et sans une certaine forme de sobriété énergétique car nous consommerons en 2050 (beaucoup) moins d’énergie qu’aujourd’hui, sans pour autant renoncer à notre niveau de confort. Ce simple fait permet à lui seul d’envisager, à terme, une diminution de la facture énergétique globale, toute autre chose restant égale par ailleurs. Au niveau de la consommation électrique, la priorité de tout scénario doit être double: réduire la demande globale annuelle, mais aussi réduire la demande de pointe, notamment en la synchronisant davantage avec la pointe de l’offre. Pour cet aspect aussi le citoyen peut être aidé, soutenu, informé, orienté. Par exemple par le lancement de plate-formes citoyennes de gestion de la demande et/ou par une réforme de la structure des tarifs et/ou par de nouvelles réglementations techniques (normes de produits, normes de construction, etc.). Quel que soit le scénario retenu pour la transition, il faut avant tout investir dans les économies d’énergie: chaque unité d’énergie non consommée représente une dépense évitée et réduit les polluantes émissions de CO2.

Sur la future facture énergétique, la ligne «facture électrique» risque néanmoins d’augmenter. Et ce pour au moins trois raisons: une électrification croissante de nos consommations énergétiques (voiture électrique, pompe à chaleur, etc.), une modernisation des réseaux de transport et de distribution, et des investissements dans de nouvelles capacités de production. Si l’on veut réduire au maximum le coût de production, un scénario 100% renouvelables s’impose car, comme nous le détaillerons plus loin, les prix de construction des unités de production d’énergie renouvelable ne cessent de décroître alors que les prix de construction du nucléaire ne cessent de croître. Quant au coût du «carburant», le soleil, l’eau et le vent sont gratuits… Mais, pour que la comparaison entre options «avec» ou «sans» nucléaire soit valable, il faut bien entendu se projeter sur la durée de vie des investissements à réaliser, c’est-à-dire jusqu’en 2050. Une étude réalisée en 2014 à la demande du Gouvernement wallon chiffrait déjà à 26 milliards le surcoût de la construction d’un nouveau réacteur nucléaire de type EPR (60 ans de durée de vie) par rapport à un scénario où une quantité d’électricité équivalente est produite par une combinaison d’éolien et de gaz. Cette étude démontrait que, par unité d’électricité produite, la filière nucléaire a un coût supérieur de 15,4% à la filière éolienne et de 41,2% supérieur à une filière éolienne + gaz.

Pourtant, à l’époque, le prix de revient minimal (le LCOE) pris en compte pour l’éolien était encore de104€/MWh. Or, les scénarios d’aujourd’hui le projettent sous les 70€/MWh. Le surcoût du scénario nucléaire n’en est que plus important…Comme beaucoup d’autres études, le livre de J. Albrecht ne travaille que sur un horizon restreint à l’année 2030. Sur cet horizon et avec les hypothèses qu’il retient (notamment en termes de LCOE),le scénario de prolongation du nucléaire se révèle moins cher que tous les autres scénarios analysés. Néanmoins, Albrecht a l’honnêteté de reconnaître dans son livre que «si nous avions effectué une analyse qui court jusqu’en 2040 ou 2050 et non 2030, le scénario nucléaire ne serait pas nécessairement le scénario le moins cher».Il va un cran plus loin encore dans son étude pour la ministre Marghem en affirmant sans détour que le scénario respectant le calendrier de sortie et ayant recours dès 2025 au gaz comme énergie de transition est celui qui est le plus sécurisant mais aussi celui qui est le plus stable pour les décennies à venir alors que de l’autre côté, le scénario de la prolongation du nucléaire n’élimine en rien le besoin d’investissements mais ne fait que le postposer… et le situer dans une période où ces investissements seront beaucoup moins rentables, eu égard aux contraintes européennes de décarbonation. Bref, pour Albrecht, plus on attend, moins rentables seront les investissements et plus lourdement ils se répercuteront sur la facture des consommateurs. Et c’est un euphémisme car, même si la tendance va se renforcer pendant quelques années encore, déjà aujourd’hui, le nouveau nucléaire ne tient plus la route face aux coûts de production en baisse des énergies renouvelables.

Les coûts du solaire n’ont cessé de baisser ces dernières années: entre -52% et – 79% de 2010 à2017 dans les 8 pays les plus couverts40. L’éolien onshore a quant à lui chuté de 25% sur la même période. Mais ces derniers mois, c’est surtout dans l’éolien offshore que nous avons assisté à une baisse spectaculaire des coûts. Le 13 avril 2017, l’agence allemande en charge des réseaux publia les résultats de son appel d’offres. Pour 3 parcs offshore (240MW pour deux d’entre eux et 900MWpour le dernier), aucun soutien ne fut sollicité par les candidats alors même que les prix du marché avoisinaient 30€/MWh. Une grande première en Europe. Une première qui en appelle d’autres…Selon IRENA, l’agence internationale des énergies renouvelables, les coûts de l’éolien devraient avoir diminué de 41% et ceux du solaire de 60% d’ici 2040. Bref, si l’on accepte de travailler sur la durée de vie des investissements (et donc l’échéance de 2050), il n’y a pas photo: le nucléaire est perdant sur toute la ligne.

Faisons les comptes

Comparons coûts et gains «vérités» à l’horizon 2035.

Acceptons quelques instants de faire abstraction du fait que la prolongation du nucléaire n’offre, pour autant que les réacteurs ne tombent pas en panne avant et qu’un accident ne se produise pas, qu’un horizon de 10 ans (alors que les scénarios alternatifs amènent des investissements dont les bénéfices se feront ressentir sur une période de 30 à 40 ans), pour regarder quel serait malgré tout le «bénéfice» du scénario prolongation du nucléaire.

Identification primaire des «surcoûts» de la fermeture de toutes les centrales nucléaires en 2025 ;

Plusieurs études ont récemment été réalisées à ce propos. La plus récente est celle du professeur Albrecht commandée par la ministre Marghem suite à la demande de la N-VA. Dans cette étude, le «surcoût» lié à la sortie du nucléaire est estimé, en 2030 et en fonction des hypothèses et paramètres retenus, à un montant oscillant entre 150 et 900 millions. L’étude précédente était une commande des associations environnementales BBL, Greenpeace et IEW auprès d’Energyville. Ce bureau a fait tourner son modèle TIMES de modélisation technico-économique du marché de l’énergie en y intégrant le prix du gaz aligné sur les prévisions récentes(10/2017) de la Banque mondiale et en considérant un taux de disponibilité moyen des deux réacteurs prolongés de 80% chacun. Avec de tels paramètres, la différence entre un scénario «prolongation» et un scénario «sortie du nucléaire en 2025» n’est plus que de 234 millions par an en 2030 et nulle en 2040 ! L’analyse de sensibilité réalisée au départ de l’étude d’EnergyVille démontre d’ailleurs que si les coûts du gaz augmentent plus lentement que prévu par la Banque mondiale, le scénario de sortie complète du nucléaire en 2025 pourrait même se traduire par un coût inférieur à celui de la prolongation d’une capacité de 2GW nucléaire. De son coté, Elia avait publié en 2017 la première étude qui chiffrait l’enjeu. En fonction des hypothèses retenues, le différentiel d’un scénario prolongation de 10 ans pour 2 réacteurs nucléaires vs respect du calendrier de sortie du nucléaire, offrait à un «gain» net variant de 240 à 550 millions par an.

Arrêtons-nous maintenant un instant pour voir comment se répartissent les «gains» d’un scénario prolongation de 2 réacteurs nucléaires. Pour Elia, 70% de ce «gain» irait dans la poche des producteurs, Electrabel au premier rang. Seuls 30% seraient donc susceptibles de retourner vers les (grands) consommateurs, soit entre 72 et 165 millions. On revient ici à l’enjeu central d’orchestrer une transition juste, au bénéfice de chaque citoyen-ne, payée par ceux qui en ont les moyens et qui, comme Electrabel, ont accumulé des bénéfices énormes sur le dos des consommateurs pendant plusieurs décennies. Le Bureau du Plan arrive à des estimations relativement similaires dans son étude de l’impact du Pacte énergétique. Pour les auteurs de ce rapport, la différence entre un contexte «avec» et un contexte «sans» nucléaire porte sur un montant estimé en moyenne entre 0,9€/MWh et1,1€/MWh et une répartition du «gain» qui, pour les consommateurs, n’est que de 77 millions alors que pour les producteurs nucléaires il est de 850 millions. Bref, prolonger le nucléaire c’est enrichir Electrabel chaque année de montants qui peuvent aller jusqu’à 850 millions d’euros.

Les hypothèses retenues pour identifier les «surcoûts» de la fermeture de toutes les centrales en 2025 par rapport à l’option «prolongation de 10 ans» – outre qu’elles ne disent rien sur ce qui, dans cette option «prolongation», remplace, pour la période 2035 – 2050, les vieux réacteurs prolongés jusqu’en 2035 – sont hautement critiquables sur au moins trois points: une surévaluation des coûts des alternatives, une sous-évaluation des coûts de la prolongation des réacteurs et un oubli de prendre en compte le coût économique du «risque» nucléaire. Prenons ces éléments un après l’autre.

Surévaluation : Cette surévaluation est également pointée par la CREG, notamment pour ce qui concerne l’éolienoffshore pour lequel, rappelons-le, un projet vient d’être bouclé par le gouvernement belge pour 3 parcs en mer du Nord à 79€/MWh. Quand on compare les hypothèses retenues par chacun des scénarios au LCOE prévisible pour la Belgique on peut, en y affectant le volume de production par filière retenu dans le projet de Pacte énergétique, estimer la surévaluation du coût des renouvelables à un montant qui varie entre 200 millions et 450 millions en fonction du scénario analysé. Au moment du bilan final, l’utilisation de telles hypothèses élevées contribue bien entendu à sous-estimer l’intérêt de quitter au plus vite le nucléaire.

Sous-évaluation des coûts de la prolongation des réacteurs : Ajoutons maintenant que le résultat est également tronqué par le fait que, pour évaluer le coût de la prolongation des centrales nucléaires, le professeur Albrecht s’est appuyé pour son scénario de base sur des hypothèses très favorables et des chiffres largement sous-évalués (650 millions par réacteur / 10€/MWh) provenant exclusivement d’Engie-Electrabel, propriétaire qui a tout intérêt à présenter sous un jour favorable la prolongation de sa production. Elia retient un montant de 800 millions par réacteur alors que dans l’étude d’Energyville, c’est un montant d’un milliard qui est retenu par réacteur d’1GW. Si on s’aligne maintenant sur les chiffres plus réalistes utilisés en France, le coût des investissements nécessaires à la prolongation d’un réacteur nucléaire passerait à 1,7 milliard (chiffre utilisé en France par la Cour des comptes). Si l’on retient le chiffrage médian de la Cour des comptes française, la sous-évaluation de la prolongation des réacteurs varie de 800 millions à 2,1 milliards en fonction du scénario analysé. Répartis sur les 10 ans de la prolongation, cela représente jusqu’à 210 millions par an de coûts en plus dans l’option «prolongation de deux réacteurs nucléaires»

Oubli de toute prise en compte du coût économique du «risque» nucléaire : Depuis Tchernobyl et plus encore depuis Fukushima on sait que le risque de catastrophe est loin d’être nul. Mais, en cas d’accident de ce type, au-delà de l’impact humain et sanitaire énorme et non chiffrable, c’est la catastrophe financière qui est également assurée. Surtout pour l’État concerné puisque le secteur du nucléaire est le seul à ne prendre à sa charge qu’un montant de dégâts plafonné à 1,2 milliard alors que l’évaluation des coûts de la catastrophe de Fukushima dépasse largement le coût de 160 milliards évalué en 2013 par la Munich Re. L’Institut de Radioprotection et de Sûreté nucléaire (IRSN – France) estime qu’un accident grave représentatif engendrerait un coût global de quelque 120 milliards (avec une fourchette de 50 à 240 milliards). Un accident majeur (type Fukushima) pourrait coûter quant à lui plus de 400 milliards, soit grosso-modo l’équivalent du PIB de la Belgique ! Même si les mécanismes actuels protègent Electrabel du coût de la prise en charge «assurantielle» d’un accident de ce type, nous devons, pour que notre analyse comparative soit complète, l’identifier correctement car, implicitement, ces coûts existent pour l’État concerné (qui serait d’ailleurs en droit de réclamer à l’exploitant le paiement d’uneprime).

Une telle évaluation n’est pas chose aisée mais depuis Fukushima les études scientifiques se sont multipliées. Deux approches existent: l’approche probabiliste et l’approche statistique. Pour Perrier, en prenant en considération, comme recommandé par la Cour des comptes en France, un coût de 100 milliards pour un accident majeur et en considérant un risque probabiliste variant entre 10-8 (pour un nouveau réacteur EPR) et 10-567, cela conduit à un coût assurantiel variant entre 0,14€/MWh et 142€/MWh. De manière plus spécifique, le bureau d’étude Smart Matters a calculé la prise en compte économique du «risque d’accident» à Doel 3 ou 4 par une approche davantage statistique en la chiffrant entre 27 et 52€/MWh en terme de coûts externes, auxquels il faut encore ajouter 18€/MWh de coûts environnementaux.

Pour ce qui nous concerne, vu la grande marge d’incertitude, nous retiendrons une approche avec impact limité, en utilisant le référentiel de la Cour des comptes française pour les réacteurs actuellement en fonction, à savoir une probabilité d’accident majeur estimée à 10-6 et un coût assurantiel de 14,27€/MWh. Considérant qu’un réacteur belge est censé fonctionner 8.000 heures, cela nous amène dans l’option «prolongation» à un surcoût de 114 millions par réacteur d’1GW. Dans l’hypothès eretenue par Albrecht, Elia et les autres, de prolongation de deux réacteurs, la prise en compte du coût économique du risque nucléaire conduit à une réévaluation de cette option (dans chaque scénario) à hauteur de 228 millions par an et donc à une réduction de l’écart avec l’autre option à due concurrence.

La prise en compte du coût vérité des différentes filières inverse dans chaque hypothèse le différentiel identifié initialement: c’est désormais l’option «sortie complète du nucléaire en 2025» qui est la moins chère dès les premières années, pour un montant qui, en fonction du scénario, peut aller jusqu’à 600 millions! Cette inversion de tendance se renforce inéluctablement après 2030: la prolongation du nucléaire actuel (et a fortiori la construction de nouveaux réacteurs) a un coût (de plus en) plus important que tout scénario de fermeture dès 2025 de l’ensemble des réacteurs nucléaires. Il n’y a donc plus d’hésitation à avoir: l’option la moins chère est celle de l’abandon complet du nucléaire dès 2025.

D’autant que, comme le dit Pierre Delvenne, docteur en sciences politiques et sociales de l’ULG, le lobby nucléaire a été particulièrement «habile en découplant la question du prix de l’énergie de celle de la gestion des déchets et du démantèlement des centrales». Arrêtons-nous un instant sur cette affirmation pour en faire la démonstration. En Suisse, pour 5centrales nucléaires et une puissance nette de 3.238MW, le coût de démantèlement et de gestion des déchets a récemment (21 décembre 2017) été évalué par les autorités compétentes à 20 milliards d’euros, soit 6,2 milliards par GW. En Belgique, pour 7 réacteurs de type similaire et 5.943MW de puissance nette, le coût serait alors de 36,8 milliards. Or, à ce stade, il est encore évalué à 14,8 milliards, soit 2,5 milliards par GW. Il manque donc 22 milliards dans les évaluations et a fortiori dans le fond de provisions pour le démantèlement que les producteurs sont tenus de constituer. Un rapide calcul peut également être effectué sur cette base pour estimer le «juste coût» du nucléaire actuel. D’ici 2025, il reste en théorie 7,5 ans d’exploitation. Les 22 milliards manquants /à provisionner en plus donnent donc 2,93 milliards/an. Si on rapporte ce chiffre à la production nucléaire (soyons généreux et imaginons 80% de temps de fonctionnement en moyenne pour les réacteurs), cela fait: 2,93G€ /[ 6GW * 0,8 * 365 *24 =42048GWh] = 69,7€/MWh de surcoût, qu’il s’agit d’ajouter aux 25 à 30€/MWh de coûts de production pour les centrales déjà amorties. On tourne donc autour d’un coût qui, parce qu’il a été caché pendant de nombreuses années (ce qui a servi de subvention implicite au nucléaire), devrait être impacté sur les seules années restantes et conduire à un prix qui atteint les 95€/MWh, soit bien davantage que le coût actuel du renouvelable.

Bref, toute forme de prolongation du nucléaire ne fera qu’augmenter le coût du démantèlement et de la gestion des déchets alors qu’il manque déjà plus de 20 milliards d’euros dans le fonds de gestion de ces opérations.

Même en retenant des coûts sous-évalués et un horizon restreint à 2035, le bénéfice de la prolongation est très relatif pour le consommateur et des mécanismes d’aides ciblées peuvent soutenir une transition juste. Même sans prendre en compte ces différentes sous-évaluations, la ministre Marghem a indiqué que la différence pour le consommateur individuel entre un scénario prolongation du nucléaire et un scénario qui respecte le calendrier final de la loi Deleuze se porte à 15 euros (htva) par ménage et par an. Lors de son audition au Parlement, Chris Peeters, le CEO d’Elia, évoque lui un montant annuel de 12 euros (dont 6 euros pour un système de soutien aux centrales au gaz, de toute façon nécessaire dans les autres scénarios également). EnergyVille a de son côté évalué cette différence à 6€/MWh.

Vu que la facture électrique moyenne représente un peu plus de 930 euros par ménage wallon, la différence est de toute façon inférieure à 3% ! Pour analyser ces montants à leur juste valeur, pointons le fait que le choix d’un fournisseur électrique moins cher peut, selon la CREG, encore aujourd’hui, rapporter jusqu’à 190 euros d’économie par an à plus de 300.000 belges. Rappelons également que notre projet politique prévoit des aides ciblées pour les personnes en difficulté et que, dans ce cadre, une aide à la transition pour les personnes en risque de précarité est souhaitable.

Pour les entreprises énergivores, eu égard au fait que l’électron représente pour elles parfois bien plus que 50% de leur facture électrique et qu’elles sont davantage influencées par le prix de gros,l’impact est potentiellement plus important, mais des exonérations pourront continuer à être accordées, comme c’est le cas actuellement dans le cadre d’accords de branche, pour les entreprises qui s’engagent plus avant dans la transition.

A bientôt pour d’autres Réponses et programme sur le Nucléaire !