C’est jusqu’au 14 décembre que se déroule la 24ème Conference Of the Parties (COP24), qui rassemble les représentants de tous les états signataires de la convention de 1992.

Alors que nous sommes au point de basculement environnemental, après quoi il sera impossible de modérer suffisamment les conséquences du changement climatique, la COP24 fait assez peu de bruit dans les médias. Un article ici et là, enseveli sous des tonnes d’autres titres sans doute perçus comme plus accrocheurs. Une demi-minute dans les journaux télévisés, camouflée derrière les sujets qui font peur à court terme.

Alors pourquoi ne pas se distinguer et relayer l’information si discrète et pourtant déterminante de l’avenir du monde tel que nous le connaissons ? C’est ce que je vous propose aujourd’hui.

Pour marquer le coup, la Banque Mondiale décide de faire un geste pour le climat en doublant son budget 2021-2025 alloué au financement de l’énergie propre dans le monde, et principalement aux pays en voie de développement. Ce sont donc 200 milliards (40M/an) qui seront investis dans ce domaine. Une excellente nouvelle en somme, mais à mettre en contraste avec les 6000M/an estimés qu’il faudrait investir pendant 15 ans pour réaliser la transition vers un monde à faible empreinte carbone. Avec les 681 milliards investis en 2016 pour le climat, 742 milliards ont été investis la même année dans les énergies fossiles (OCDE). Les progrès à faire restent donc conséquents, mais saluons tout de même le pas dans la bonne direction.

Des 196 participants et signataires de l’accord de Paris (COP21), peu sont ceux qui tiennent leur promesses. L’exception semble être la suède qui a récemment atteint ses objectifs en matière d’énergie verte (grâce à une consommation faible et un fort potentiel hydroélectrique, combiné à de l’éolien off-shore). De l’autre côté du spectre, la Pologne, hôte de cette COP24, a décidé qu’elle conserverait son énergie basée à 80% sur le charbon avant de le remplacer progressivement par du nucléaire à partir de 2023. Pendant ce temps là, le GIEC (experts climatiques de l’ONU) crie qu’il faudrait passer sous la barre de la moitié des émissions de 2010 pour 2030, mais aucun pays ne semble prêt à s’engager à cette heure. Une réalité qui préoccupe les plus concernés d’entre nous : les générations futures, représentés par cette courageuse militante.

En parlant de nucléaire, êtes vous, comme moi, passé à côté de la future nouvelle centrale nucléaire belge ? Un projet déjà bien engagé pour s’établir du côté de Mol (Anvers). Basée sur un nouveau concept destiné à la rendre plus sûre, elle servira aussi bien à générer de l’électricité et aider la recherche sur les déchets nucléaires qu’à créer des radio-isotopes pour le domaine médical. Un sujet à surveiller de près.

A l’aube de cette COP24, il était bon de rappeler ce que les changements climatiques coûtent à la société. En termes monétaires bien sûr mais surtout en matière de vies humaines. La fondation Germanwatch a donc décidé de communiquer son classement des pays selon le risque environnemental. Bien entendu, les pays en voie de développement sont particulièrement concernés par ces problèmes climatiques, ce qui laisse présager de futurs déplacements de population si les pays les plus faibles n’acquièrent pas l’aide nécessaire au renforcement de leur résilience.

En attendant, les infos sur la COP24 filtrent difficilement, et même les initiatives courageuses de certains journalistes pour donner des infos heure par heure restent assez pauvres en détails. En attendant, passez une bonne semaine !